Michel Blas en 1967Difficile de résumer des années qui sont assez agitées..
A 17 ans 1/2 je finis sans regrets des études (?) de mécanicien auto avec un BEI en poche, ce qui à l'époque n'était pas si mal...
Trois jours de vacances et j'entame 6 mois de calvaire chez Simca à Anzin : mécano à 1,87 Fr de l'heure et à la pointeuse au 100ème d'heure ...
Souvenirs d'en avoir pleuré le soir d'épuisement !
Grand bonheur : je suis viré exactement le jour de mes 18 ans...
Un mois de chômage ( les Beatles chantaient Michelle à Radio-Caroline, maman t'en souviens-tu ? )
Dans la foulée je passe le permis et le concours d'Agent Technique de 1ère classe aux PTT ( 'Tous travaux délicats' ils avaient écrit sur l'appel à candidature ! )
Bref, je les ai tous les deux et en attendant mon départ je porte des télégrammes et des colis à la poste d'Anzin puis je fais du guichet.
Septembre 66 je pars pour 3 mois de stage à Limoges ou je découvre ... le bonheur d'être indépendant.
Janvier 67 je suis à Metz. Il fait très froid, le travail est dur, les gens pas très marrants. 
En tout 4 mois à manger des 'potées lorraines' et des choucroutes en boîte et à attendre le week-end... Par contre les week-end à Valenciennes n'étaient pas tristes.
Y'avait les copains et ils étaient nombreux et pas du tout moroses.
Dur-durs les Lundis à Metz en haut du poteau ou dans les tranchées avec les câbles armés !
Mai 67 : j'arrive en retard ( eh oui ! ) à Orléans dans l'armée de l'air pour commencer 16 mois d'armée...
J'aurais ainsi le temps de connaître Etampes et surtout Toul et Evreux, des ex-bases américaines...
Je passe rapidement sur mes deux pelotons ratés ( fini 2ème classe ! ), mes 6 mois de permission ( le mot m'amuse ), mes 18 jours de taule, mes 30.000 Km de stop, les 2 Jeeps et la R4L 4x4 cassées...
Exalté, j'étais exalté à l'époque.
Mai 68 y était pour beaucoup mais j'ai aussi l'impression de l'avoir devancé au niveau individuel...
Mai 68 : J'arrive en train à 23 h à Valenciennes ( une embrouille avec un billet Toul-Orléans ! ) : le train s'arrête et ne repart plus. C'est la grève et je pointe plus de 8 jours caserne Ronzier : pas de place dans les camions !
De plus sitôt rentré je m'invente une voiture fictive et j'arrive à repartir en stop 15 jours à Valenciennes.
Il ne devait pas y avoir un soldat sur 10.000 chez lui à l'époque ! Ah les bons souvenirs !
Tout a une fin et en Septembre 68 je reprends ma vie civile avec une nomination à Lille...
La majeure partie des copains y sont pour des études. Je mènerais de ce fait une double vie très ... fatigante !
Je m'installe d'abord au Café de l'Europe pendant 4 ans puis rue St-Anne jusque 1974 : la vie est belle...