Petit préambule :
Le 05.11.1991 j'avais réalisé ce petit article qui fut publié dans ' De l'art de la généalogie à la généalogie d'artiste ' par l'AGFH, article qui me fait sourire à chaque fois que je le revois
Lire surtout mes 'prédictions' en chapitre 3 ... je me rappelle avoir eu à l'époque le sentiment de 'pousser le trait' un peu fort !
Prédire l'avenir est un art bien périlleux
En fin de page je rajoute une photo du 06.03.1985 (retrouvée dans les papiers de Mr J.J. Tailliez) ou je fais une petite démo à la bibliothèque de Valenciennes de mon 1er programme de généalogie
( pour les connaisseurs c'était sur un Oric 1 avec écran TV et lecteur magnéto )
Il peut sembler étonnant que deux
disciplines
aussi différentes que l'informatique et la généalogie puissent former
une
union aussi heureuse et prolifique ...
En effet la première, synonyme de rigueur et toute entachée de
modernité ne
semble pas destinée à s'unir facilement à la généalogie qui de son côté
est basée essentiellement sur des documents anciens, imprécis et à la
syntaxe toute relative .
Cependant, et c'est d'ailleurs un paradoxe assez étonnant, le mariage
de ces
deux disciplines est un des plus réussis ...
1. LES DOMAINES DE PREDILECTION :
Tout d'abord les ascendances :
Rassurons les profanes ... ce mariage ne devient souhaitable qu'après
quelques
années de recherche, quand dans une ascendance le nombre d'individus
dépassent
le millier et que les questions sans réponse sur le contenu du travail
effectué commencent à se multiplier ...
De même devant la masse de données accumulées, on arrive très
logiquement à
rêver de pouvoir les classer de diverses manières et d'en tirer des
statistiques d'ordre démographiques ou sociales.
La réponse depuis la
démocratisation de l'informatique passe par l'informatisation de
l'ascendance .
Plus flagrant encore ... le problème des descendances ...
Ceux qui se seront essayés au travail de romain d'établir des
descendances me
comprendront facilement, ceux qui 100 fois ont du mettre à bas le beau
tableau
réalisé il y peu de temps parce que depuis ils ont appris que le 3ème
fils
n'est pas décédé comme supposé mais s'est établi à Lille ou il a eu 6
garçons et 3 filles qui ont etc etc ...
Il suffit de jeter un oeil sur l'arborescence d'une descendance
informatisée
pour être conquis et .... rêveur !
Là aussi toutes les statistiques sont permises et automatisées. La
notion de
niveau d'instruction est assez intéressante par ailleurs et permet
souvent des
corrélations étonnantes...
Une vocation de l'informatique : la rédaction de tables
Par tables j'entends le dépouillement des registres paroissiaux qui n'a
pas
été réalisé.
Prenons l'exemple des tables de mariages; le principe est simple : On
lit les
actes, on les trie par nom et par date et on obtient un magnifique
outil pour
les recherches ultérieures.
Cependant je vous laisse deviner le temps passé à recopier plusieurs
fois ces
milliers d'actes ...
Informatisé ce travail de bénédictin devient plus
raisonnable et surtout permet des restitutions très diverses : Tri par
époux,
par épouse, par année, comptage par mois, par année, le tout agrémenté
de
graphes variés ...
Autre avantage : il est très facile de sortir sur imprimante tous les
mariages
'DUPONT' ou ceux réalisés avec des individus natifs de Préseau !
Bien entendu ces tables peuvent aussi être celles d'un tabellion ou
d'archives
municipales
Un domaine privilégié : les transcriptions
Dans ce domaine le traitement de texte devient la voie royale. Il
permet non
seulement de produire un texte à la présentation impeccable mais aussi
sans
toutes les ratures, rajouts etc inévitables dans ce type de travail
.
De plus
un parchemin de 80 lignes de 62 cm peut ensuite être reformaté en
quelques
pages A4 en quelques secondes après avoir été tapé ligne à ligne .
L'enrichissement du texte par des caractères gras, soulignés ou de
styles
différents apporte aussi dans bien des cas des clartés indispensables
au
document produit.
D'autres facilités informatiques :
L'utilisation des tableurs et grapheurs permet au démographes et
statisticiens
amateurs de plonger dans les arcanes des chiffres avec moult courbes
sur la
fécondité ou la mortalité de nos ancêtres ...
L'emploi de scanner permet déjà l'archivage informatique de la photo de
l'arrière grand-père ou du testament du 14ème siècle.
Autre avantage commençant à apparaître : j'ai actuellement 8 tables en
machine. Coût de revient d'édition et d'envoi : environ 800 F. Pour
environ
100 fois moins cher j'envoie la disquette à un club généalogique
possédant un PC qui l'édite ( si elle le désire ) ou fait consulter ses
adhérents. Autre intérêt en dehors du prix et des difficultés
d'édition:
les adhérents peuvent se contenter de taper le ( ou les noms )
recherchés au clavier et avoir aussitôt la réponse sans feuilleter 200
pages ...
Il ne faut pas non plus oublier la gestion de nos associations
généalogiques.
La tenue des cotisations, des adresses des adhérents, la rédaction des
articles, du courrier sont allégées aussi par l'informatique.
2. LES MOYENS :
En matériel :
Dans ce domaine les prix baissent régulièrement alors que les
performances
elles augmentent !
La gamme de matériel est importante mais dans notre cas il semble bien
que le
seul dilemme soit 'compatible' ou 'non-compatible' ... ( sous-entendu
IBM
)
J'incline à croire qu'un compatible IBM apporte des échanges de
programmes et
données plus nombreux et faciles. En informatique la marginalisation
revient
chère à l'utilisation !
De plus dans la gamme des compatibles le choix de matériel est énorme .
Un exemple de configuration minimum et cependant sérieuse: une machine
avec un
processeur 80286, un disque dur de 40 Mo, un écran couleur et un
lecteur de
disquettes 3 pouces 1/2 + 1 imprimante matricielle ( coût environ
12.000
F )
En logiciel :
Vous achetez ou vous faites vous-même ( en Basic par exemple ou avec un
SGBD du
genre DBASE, RBASE etc)
Pour le 1er cas on commence à trouver des logiciels réalisés surtout
par des
généalogistes avec des prix allant de 100 F ( BASGEN de JM. BOURREZ ) à
moins de 1000 F ( GAOPERSO de G. MESNIL, GAO de JP. PELISSIER etc )
Personnellement j'utilise un PORTABLE III de marque COMPAQ, j'ai
réalisé moi
même mes programmes avec REVELATION et j'emploie aussi WRITE et EXCEL .
3. L'AVENIR :
Il ne semble pas du tout utopique de dire que bientôt l'ordinateur
verra sa
place dans tous les foyers ( regardez la nouvelle offensive d'IBM avec son PS1 !
) et que, sans être indispensable, cet outil deviendra un auxiliaire
privilégié du généalogiste .
Il permettra d'aller beaucoup plus loin, d'aborder des domaines proches
de la généalogie et cependant peu accessibles sans lui ( je pense à la démographie entr'autres )
De plus il autorisera la diffusion à des prix plus que raisonnables des
quantités de données du style tables, nomenclatures etc par le simple biais
d'une disquette de quelques francs contenant par exemple une dizaine de
tables dont le prix actuellement revient à environ 100 F chacune .
Si une volonté commune aussi de standardisation existe, il sera par exemple
possible d'effectuer des recollements de tables informatisées dans des
serveurs consultables par Minitel etc
Tous les rêves sont déjà réalisables dans ce domaine ... Le matériel
existe, s'améliore chaque année et est de plus en plus abordable ...
Une dernière précision cependant : l'informatique n'est qu'un outil !..
Michel BLAS