AFFAIRES DE MŒURS A ROMERIES EN 1725

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En 1725, l'officialité de Cambrai prononça une sentence contre une femme adultère du village de Romeries, le chanoine Goulart nous en a conservé, la teneur, qui est aujourd'hui curieuse à reproduire, pour la comparer aux formes de la justice de nos jours.

Voici cette pièce singulière :

« Revu la plainte du promoteur de ce diocèse, demandeur compleignant. d'office à l'encontre de Marie Marguerite Stiévenard, fille du village de Romeries, accusée prisonnière ès prisons de cette officialité, nous Charles-Antoine Goulart, prêtre chanoine et chapitre de l'église métropolitaine, official, juge ecclésiastique de cette ville et diocèse de Cambrai, déclarant ladite Marie Marguerite Stiévenard, dûment atteinte et convaincue par ses propres aveux et confession, d'avoir commis adultère récidif, avec trois différents hommes mariés, jusque à procréation de plusieurs enfants, au grand scandale de la paroisse de Romeries et celles des environs, pour réparation de quoi l'avons condamnée d'être exposée ce jourd'hui au pilory de cette officialité, où elle restera depuis les onze heures du matin jusqu'à midi, avec écriteau contenant ces mots: Adultère récidif ! ensuite sera conduite en la paroisse dudit Romeries où le dernier coup de la messe paroissiale sonnant, elle sera menée à l'entrée de l'église, revêtue d'une chemise blanche, les cheveux épars, les verges attachées sur le dos, et tenant une torche ardente en ses mains pour y rester jusqu'à l'Offertoire, auquel temps elle sera conduite au pied du banc de communion, et là, à haute et intelligible voix demandera pardon à Dieu, à l'église et justice des crimes et excès par elle commis, et au peuple, du scandale qu'elle a causé, promettant le réparer par une meilleure vie à l'avenir et assistera au reste de la messe à l'entrée de ladite église, d'où elle ne se retirera que quand le peuple en sera sorti; lui faisons défenses de récidiver ultérieurement sous peine plus griéve la condamnation aux dépens liquidés à 105 florins 5 patars. « 

Fait à Cambrai , le treizième janvier 1725, était signé Goulart, official de Cambrai 

Nota
: Je possède la numérisation des 46 pages du document original ( ADN 5G500 )