Les moulins à huile ( ou tordoirs ) sont des moulins qui servent à broyer les graines oléagineuses.
La graine utilisée est en 1er lieu le colza servant à l'éclairage, puis l'œillette pour la consommation domestique, enfin le lin destiné aux arts.
En 1789, le Nord comptait 388 tordoirs dont 33 à eau.
Réf. Valentiana N°15, article d'Annette Delmotte
L'un d'entre eux est représenté sur la
carte de 1728 juste à l'emplacement du moulin à papier qui le remplacera vers 1752.
Un autre est baillé le 26.09.1725 par le
seigneur Charles Louis Parisot à Etienne Bantegnie x Pasques Lalotte aubergistes de Solesmes
Ce bail est « celui d’un tordoir à usage d’huile sis au dit St-Python sur la rivière tenant au moulin à bled… »
Les preneurs se devront " d’entretenir à leurs frais tous outils mouvants et travaillant hernas de laye (?) et autres utensils necessaires audit tordoir la roue la ventellerie composée de deux esclusses, bassinage, masse et la digue de son côté depuis le tancq (?) jusqu’au moulin et quant aux meubles et pièce existants dans le dit tordoir devront livré par un mémoire et estat signé des dites parties pour estre rendu en même estat et existance qu’elles de trouvent aujourd’huy «
Le bail est établi à 800 livres par an et les bailleurs payent 2.000 livres d’avance pour 2 ans 1/2
Réf.: Tabellion
Un troisième est signalé entre le centre du village et le moulin à papier sur la
carte de 1769. Il se situait probablement à l'emplacement de la passerelle de la rue Garlot...
Ils sont cités indirectement dans le bail du 22.04.1720 que le
seigneur De La Live donne à Jean Charles
Cardon.
Réf.: Tabellion
Dans ce document il lui loue en plus de son château et des terres " les 4 moulins bâtis et à bâtir "
L'un des moulins est celui à blé, les trois autres des moulins à huile, fait confirmé dans le procès de 1721 dont la cause est d'ailleurs le bail susnommé.
Jean Charles Cardon précise qu'il ne peut payer les 6 mois suivants parce que " les 3 moulins à l'huile du dit St-Python ne sont pas en estat "
Celui au dessus du château est défectueux en ce qu'il est nécessaire de relever la masse de dessus le blocq et les deux autres masses servant au dit moulin estant ruinées par les eaux fautes de planchestes, outre qu'il y a un bancq de pierres qui empesche l'écoulement des eaux.
Le second moulin au dessous du château, il y manque un pont faute duquel on ne peut se servir du dit moulin, estant aussy nécessaire d'en relever la masse dessous le blocq sans quoy on n'oserait risquer de le faire tourner outre ce il y manque des planchets en toutes les autres masses du moulin et les digues ne sont assez relevées pour résister aux eaux sauvages qui font craindre que le dit moulin ne soit emporté par les dites eaux.
Le troisième moulin à l'huile : Il n'est pas à demy achevé et il y manque aussy une maison pour y retirer les grains et un puich de sorte que le dit moulin est resté inutile.
Jean Charles Cardon demande à la justice d'obliger le
seigneur De Bellegarde de faire remettre les moulins en état sinon il ne peut travailler et payer son bail. Réf.: ADN 8B 19544 et 3688