Peu avant la dernière guerre mondiale, la commune de St-Python comptait encore :
- Près de trente cafés-buvettes
- Trois boucheries
- Deux charcuteries
- Huit boutiques d'alimentation avec la Succursale des Coopérateurs dont le siège était à Solesmes. Dans l'une de ces boutiques, on y vendait également des légumes et du poisson ( pendant les mois en R pour le poisson ! ). Deux autres de ces boutiques vendaient également un peu de lingerie et petits cadeaux.
- Deux maréchaux-ferrants : DELHAYE Paul rue de Cambrai et LANSIAUX Eugène sur la Place où se trouve l'ancienne Coopérative.
- Trois artisans serruriers-zingueurs : DUBUISSEZ Père et Fils rue Gambetta, RAPPE-LHUSSIEZ sur la Place, DELOGE Auguste rue d'Haussy.
- Trois artisans peintres-tapissiers : MANET Armand dit MANET la Montagne parce qu'il habitait la dernière maison sur la gauche de la rue Gambetta, DENAISON Gaston sur la Place et Alfred MARICHELLE là où se trouve la boucherie MAIRESSE rue de Cambrai.
- Trois ateliers de menuiserie : l'un tenu par Jean-Baptiste TATEZ et son fils Albert rue de Cambrai, le second par Charles et Paul CARLIER rue de Cambrai - Charles était également charron et fabriquait les roues de chariot qui étaient ensuite cerclées chez le maréchal Paul DELHAYE, le troisième ruelle de l'Avenir par Monsieur SCHUERMAENS Michel qui occupa plusieurs ouvriers dans les années d'après guerre.
- Un bourrelier, Monsieur LAURENT Gérard, rue du Maréchal Joffre. C'était le père de Jeanne LAURENT qui est actuellement la doyenne du village et aussi le grand-père de Madame Jean-Claude DAVOINE
- Une briqueterie four à air qui fonctionna jusqu'en 1939 et était la propriété de Monsieur Emile BLANCHARD dont on a déjà parlé au sujet de la musique. Cette briqueterie se trouvait rue de Vertain juste à l'emplacement où André LEBLOND a fait construire. C'est d'ailleurs à ce moment là que les bâtiments et hangars furent démolis.
- Un artisan plâtrier TONDEUR Maurice, rue du Maréchal Joffre.
- Deux quincailleries tenues l'une par DELHAYE Paul le maréchal-ferrant et l'autre par RAPPE-LHUSSIEZ l'artisan serrurier.
- Une laverie-blanchisserie tenue par les époux BOILEAU-MALASSINGNE, rue du Maréchal Joffre ( occupation actuelle CLAISSE-TONDEUR ). On y lavait et repassait en majeure partie les chemises blanches des hommes, les " habits " de communiants des filles, les beaux draps ayant servi à l'occasion d'un décès, etc....
- Deux marchands et réparateurs de cycles, motos et landaus d'enfants. L'un tenu par Lucien BLAS, rue d'Haussy et l'autre par BONIFACE-LANCELOT Emile ( je ne suis plus sûr du prénom ) rue du Maréchal Foch là où habite Joël BLAS-PLOUCHART.
- Peu après la fin de la seconde guerre, là où se trouvait l'atelier BONIFACE, un dénommé Henri CARDON s'installa comme fondeur aluminium ( on avait remplacé les couvercles en bois des premières machines à laver par des dessus en fonte alu ). Il faisait aussi des plaques avec le nom des défunts pour les personnes encore inhumées dans la terre. On en voit encore quelques unes dans le cimetière.
En 1940, on dénombrait encore 48 fermes à St-Python avec quelques ouvriers qui allaient en usine mais qui occupaient quelques mencaudées ( en général entre un ou deux hectares ). La moyenne des superficies d'exploitation se situait entre 9 et 15 ha. Quelques-unes avec 20 ou un peu plus de 20 ha. La plus grosse exploitation était celle de Monsieur Gustave CARDON qui totalisait à peu près 90 ha.
Tous les cultivateurs avaient des vaches laitières et vendaient du lait à leurs voisins. Presque tous fabriquaient du beurre également vendu aux voisins. La crème était versée dans un tonneau qu'il fallait faire tourner alternativement de droite à gauche et inversement. Il fallait plusieurs heures pour que le beurre soit " ramassé " et suivant les saisons, il fallait quelquefois 1/2 heure à une heure en plus de la moyenne. Il fallait que la petite glace qui se trouvait sur un des fonds du tonneau soit absolument nette pour que l'on puisse arrêter le mouvement.
Les cultivateurs de l'époque vendaient aussi de la paille et du grain à leurs voisins car quasiment chaque foyer élevait poules et lapins. Deux exploitants agricoles possédaient leur propre batteuse pour obtenir le grain. Il s'agissait de M. Gustave CARDON et de son parent Mr Henry CARDON ( aujourd'hui propriété de Monsieur PAVOT ). Pour les autres, la batteuse venait battre le blé une ou deux fois suivant l'importance de l'exploitation. Les premières batteuses fonctionnaient au charbon avec une sorte de locomobile devant. Quelques années avant la guerre, on vit apparaître les " batteuses " électriques. L'un des premiers à en avoir fait l'achat fut Paul DELHAYE le maréchal cité plus haut.
Aujourd'hui, ce système est depuis longtemps dépassé et la moisson ou l'Août comme on disait est terminée en l'espace de quelques jours.
St-Python disposa un temps avant guerre de trois artisans cordonniers.
PAYEN Alcide rue Clémenceau qui après avoir été boulanger avait appris le métier de cordonnier car il ne pouvait plus supporter les poussières de farine. Sa boulangerie était située rue Gambetta où habite maintenant le fils DRUBAY marié à la fille DELABRE. C'était également un café dont l'enseigne était "Au Sabot Rouge". Lorsqu'il déménagea, la maison était presque en ruines, elle faisait partie du patrimoine des LEDIEU de Briastre et fut vendue au cours des années 1933 ou 1934 et achetée par les parents de Charles et Paul CARLIER les menuisiers qui la rénovèrent et la louèrent pour la première fois à Léon MALASSINGNE-LOUBRY le père à Berthe de la rue de Vertain dans le courant de l'année 1935. On y rouvrit un café qui sera exploité toujours par le même MALASSINGNE jusqu'au début des années 1950.
Le second cordonnier était un appelé WOINGT originaire d'ALSACE qui avant la grande guerre se promenait de village en village avec sa hotte sur l'épaule. Il fit la connaissance d'une demoiselle SENOCQ de St-Python et fit souche. Ce ménage eux deux filles.
Le troisième était un nommé CREPIN et était installé là où se trouve André AUVE qui fut lui-même cordonnier à St-Python. Ce CREPIN avait un fils qui était propriétaire d'un moulin à Thun L’Evêque. Son père, le cordonnier, ayant été pompier, chaque fois qu'il venait à St-Python ( souvent aux obsèques d'un copain ou d'une personne qu'il avait connue ), il donnait un billet pour la Caisse des Pompiers. Ce CREPIN était aussi le grand-père de Michel CREPIN l'un des pères fondateurs du CIL de Cambrai et dont une salle porte le nom dans la tour du Groupe Maison Familiale de Cambrai.
Il y eut aussi un sculpteur du nom de WEERTS d'origine Hollandaise. C'est lui qui fit bâtir l'immeuble un peu original rue du Mal Foch et appelé ( pourquoi, je ne sais pas ) « Le Châlet Chinois « . Il s'occupait aussi d'aviation. Les affaires ne marchaient pas et après avoir hypothéqué son immeuble il déménagea à la cloche de bois et c'est ainsi que les AMY qui avaient été les principaux bailleurs de fonds en devinrent propriétaires quelques années avant la guerre.
Encore après la dernière guerre la Brasserie SORRIAUX située sur le territoire de St-Python alors que la maison d'habitation se trouve sur Solesmes fonctionnait encore. Elle fut reprise par la Société des Coopérateurs de Solesmes et fonctionna encore un certain temps.
Actuellement, c'est le garage FENET qui s'y est installé.
Où la SASA est actuellement installée, fonctionnait avant la première guerre mondiale un moulin qui, presque au lendemain de cette guerre partit s'installer à Valenciennes où il avait déjà un moulin plus important. Cette société était dénommée «LES GRAND MOULINS DU NORD».
Aussitôt après, la Société LECLERCQ DUPIRE ayant siège à Roubaix vint s'installer et faire procéder aux différentes transformations qui s'imposaient. Au fil des ans plusieurs agrandissements furent réalisés et cette société employa plus de cent cinquante ouvriers. On y tissa un peu de tout, depuis les tissus de laine, la toile genre sac pour raidir les revers et les cols des vestons jusqu'à la doublure dont sur la fin c'était quasiment la seule fabrication avec un gros client : l'U.R.S.S. Bien que cette Société fut importante car elle avait des tissages, outre Roubaix et Tourcoing, dans l'Aisne, en Grande Bretagne et dans les colonies, elle fut, il y a environ une quinzaine d'années intégrée au groupe TEXUNION et l'usine fut décentralisée vers Grenoble, je crois.
Un autre tissage aujourd'hui disparu et où s'est installé Francis CLAISSE dans la rue du Maréchal Joffre c'était le tissage TILMANT qui lui était plutôt spécialisé dans la flanelle. Il y avait aussi un atelier de coupe et de confection et tout ceci était expédié rue du Sentier à Paris où un frère TILMANT ( Maurice ) gendre de Gustave LABBEZ qui fut longtemps Maire à Solesmes, s'occupait de la vente en gros.
Un troisième tissage là où est maintenant installé NORD AGRI. Ce tissage était tenu par Mr Camille MIOT qui fut un certain temps Maire de St-Python. Ce tissage avait été installé par son beau-père Eugène LEMOINE qui avant de s'installer à cet endroit avait un petit tissage plus bas là ou Gustave BETHEGNIES est installé. Dans ce tissage on confectionnait, surtout à façon, de la toile de draps, à matelas et des torchons à vaisselle ainsi que des mouchoirs. Mais l'activité la plus originale et la plus spéciale était le fabrication de velours : velours pour tentures, pour passages dans les escaliers mais aussi velours pour la fabrication des houppettes dont les femmes se servaient pour mettre de la poudre de riz. Ce velours était aussi travaillé pour faire des sortes de houppes façon plumeau. Cette fabrication était très spéciale car le velours était tissé sur deux faces et une sorte de lame à rasoir venait le découper au fur et à mesure de son passage sur le métier. Pour faire teindre ces velours il n'y avait qu'une seule teinturerie capable de le faire. Elle se trouvait à Amiens et s'appelait « Teinturerie BENOIT ».
Assainissement : Contrairement à bon nombre de communes voisines, St-Python a la chance d'avoir vu réaliser l'assainissement dans tout le village. Ainsi sont évités, dans la mesure où tous les riverains se sont raccordés à la boîte mise à disposition, les ruisseaux gelés et les rues rendues difficiles d'accès en hiver.
St-Python comme toutes les communes avoisinantes a eu un bon nombre de métiers à tisser dont la plupart se trouvaient à la cave. Les ouvertures étaient d'ailleurs prévues à cet effet et la maçonnerie réalisée en forme d'accent circonflexe. Cette ouverture était obturée par des carreaux enchassées dans des fers à T. Le soir on occultait ces ouvertures par ce qu'on appelait des « blocures « . Le dernier métier à main qui a fonctionné devait se trouver rue d'Haussy dans une petite maison derrière chez Lucien BLAS. Il était d'ailleurs la propriété d'un nommé BLAS Eugène. Il ne se trouvait pas à la cave mais dans une pièce de la maison. Chaque fois qu'une pièce appelée « Pavillon » tombait du métier elle était livrée à Beauvois ou à une ou deux autres communes de la périphérie. Ces métiers qu'il fallait lancer continuellement à la main ont été remplacés peu à peu par les métiers mécaniques.
Tant que la Gare SNCF de Solesmes fonctionna, St-Python avait son passage à niveau. La maison du garde-barrière appelée « maisonnette « probablement parce qu'elle était fort exiguë se trouvait dans le chemin qui se trouve à droite dans la rue de Cambrai juste avant le pont de chemin de fer. Généralement, le mari était employé sur les voies et c'était son épouse qui était chargée de fermer et d'ouvrir les barrières chaque fois qu'un train était signalé. Cette " maisonnette " a été démolie voici déjà bien des années et il n’en subsiste plus rien.
GUERRES
St-Python fut occupé par les troupes allemandes dès les premiers jours de la Grande Guerre et le fut toute la durée de la guerre. St-Python fut libéré en 1918 par les troupes anglaises.
Les combats eurent lieu surtout de chaque côté de la rivière.
En 1940, l'attaque sur la Belgique fut déclenchée par les Allemands le vendredi 10 mai 1940.
Le dimanche 19, ils faisaient leur apparition à St-Python et ce fut un déferlement d'hommes et de matériel blindé et de chars.
Dans la nuit précédente, les soldats Français qui battaient en retraite firent sauter le pont sur la Selle. Il y eut des dégâts matériels assez importants surtout aux alentours immédiats mais pas de victime directe.
La victime indirecte à déplorer fut celle d'une estafette française qui, arrivant devant la rivière, dû stopper et fut aussitôt abattue par des soldats allemands qui venaient d'arriver.
Un autre soldat fut trouvé dans le chemin du Rotheleux probablement abattu par des allemands.
St-Python eux deux de ses enfants tués lors de la guerre 1939-1940 : Jean DOUAY et André TONDEUR. Le premier était marié et père de deux garçons. Le second tout jeune marié n'avait pas de famille.
Tous les autres soldats furent faits prisonniers et en dehors de quelques évasions réussies ( VANDENBERGHE Georges, MANET Jules, BANTEGNIE Gustave, etc.. ), tous les autres rentrèrent à partir d'avril 44. Les deux premiers prisonniers rentrés furent Evrard Paul GAMBIER, aujourd'hui décédé, et Louis BLANCHARD toujours présent.
Alors qu'à Solesmes et à Saulzoir les bombardements causèrent d'énormes dégâts et nombre de victimes, St-Python eux la chance de n'en subir aucun. Seuls quelques mitraillages par les Spitfire de la R A F le long de la ligne de chemin de fer eurent lieu mais sans conséquence dommageable.
Durant la guerre d'Indochine, un autre enfant de St-Python fut tué. Il s'agit du Capitaine de la Légion Etrangère, André BRACQ, 37 ans, abattu par les Viets alors qu'il tentait de traverser une rivière à la nage pour aller rechercher un soldat blessé qui se trouvait sur l'autre rive.
A la place du Jardin Public, appelé Square du Souvenir se trouvait un abreuvoir. Midi et soir, beaucoup de chevaux allaient traverser cette sorte de patinoire pour se débarrasser de la boue ou des herbes collées à leur poil. Une dizaine d'années environ avant la guerre, la Municipalité de l'époque le fit combler et installa en ces lieu et place, le Square actuel.
Jusque avant la destruction du pont, il y avait aussi un lavoir où jadis les femmes allaient rincer le linge. On descendait une quinzaine de marches et il y avait une plage de bois où les femmes pouvaient s'agenouiller et tremper le linge dans la rivière qui à l'époque n'était pas polluée.
Avant l'arrivée en force des automobiles, la vie était rythmée par le travail en usine ou au tissage. L'entretien du jardin et la culture d'un lopin de terre pour avoir sa provision de patates et aussi de légumes. Les parties de cartes au café ou les réunions sur le " Pas " de la porte, des réunions en famille bien plus fréquentes qu'aujourd'hui constituaient le principal dérivatif à une vie de travail souvent bien remplie.
St-Python eut aussi pendant un certain nombre d'années un marchand de chaussures mais la proximité de Solesmes et les moyens de déplacement sur Cambrai ou Valenciennes devenus plus faciles ne permirent plus à ce commerce de " tenir ".
A l'emplacement de la Mairie et des bâtiments qui se trouvent derrière et qu'on appela longtemps « L’Ecole des garçons « fonctionnait une brasserie : la brasserie PETIT.
Après la première guerre mondiale, il fut procédé à des travaux qui permirent l'édification de la Maison Commune et de deux classes. Un logement était attenant à la Mairie pour le Directeur.
« L'Ecole des filles " se trouvait rue Victor Hugo là où sont maintenant regroupées toutes les classes en mixité.
Auparavant les Ecoles et la Mairie se trouvaient regroupées dans le pâté de maisons qui se trouve en face du Monument aux Morts. Des transformations y furent apportées et les logements étaient en priorité loués à des familles nombreuses ou nécessiteuses. C'est là que fut installée l'Agence Postale qui fonctionna jusqu'au début des années 1970. Dans cette agence, ouverte l'après-midi seulement, on pouvait y effectuer nombre d'opérations mais là aussi la restructuration est passée. Quand on pense au téléphone qui équipe maintenant presque tous les foyers et qu'encore en 1939 une personne de St-Python qui avait le téléphone devait appeler le gérant de l'Agence Postale pour lui donner le numéro qu'il voulait obtenir et ce dernier le demandait à Solesmes qui mettait alors l'appelant et l'appelé en communication.
A l'emplacement de la Salle des Fêtes se trouvait la succursale de l'Union des Coopérateurs de Solesmes. Quand cette succursale fut déplacée à l'emplacement de la maréchalerie LANCIAUX, ce bâtiment fut démoli et la Place fut ainsi dégagée et embellie.
St-Python possédait son château féodal. C'était le suzerain qui était à St-Python.
Ce château fort fut brûlé en 1914 par les allemands. Existent encore les murs qui entouraient cette propriété vaste de plus de trois hectares. Les fossés à sec aujourd'hui sont encore visibles du côté de la rue Foch et aussi sur la rue de Cambrai. Les murs côté rivière ont ( d'après ce qui m'a été raconté ) été commandés par Marguerite de France, soeur de François 1er.
Le soubassement est fait de pierres dans lesquelles on taillait les grès pour paver les routes. Bien entendu, ce château ne fut pas reconstruit mais une belle maison de maître a été construite après la guerre. La rue du Donjon preuve qu'il y avait un château, existe toujours.
Le dernier noble qui occupa ce château fut le seigneur DE POLLINCHOVE qui émigra en Belgique et décéda à Tournai.
Du côté de la ferme POIRETTE, il y avait aussi un moulin dit " Moulin du Riche " et où paraît-il, on a fait du papier. Je n'ai pas beaucoup de renseignements sur ce sujet.
St-Python, comme beaucoup d'autres villages, possédait plusieurs brasseries plus ou moins importantes. Elles disparurent au fil des ans à cause de l'importance prise par certains groupes.
Il s'agissait des brasseries WILMOT, PETIT, SORRIAU. C'est cette dernière qui tint " le coup " le plus longtemps, elle fut rachetée par les Coopérateurs de Solesmes ainsi que je l’ai dit plus haut et est maintenant remplacée par un garage.
L'eau potable coule sur les éviers depuis Mars 1959. Un château d'eau avait été entrepris une dizaine d'années avant la guerre mais les moyens financiers faisant défaut et aussi un certain pessimisme quant à l'insuffisance du débit, firent abandonner. Les travaux furent repris, avec la concours du SIDEN, en 1957 et menés à bien. Actuellement un raccordement sur Solesmes a dû être fait pour permettre une distribution d'eau sans restriction.
Pour l'électricité : Quand la fée Electricité fit son apparition dans les villages aussitôt la guerre, les particuliers firent installer le courant comme on disait alors. Il s'agissait d'électrifier la pièce où l'on séjournait et celle d'à côté. Une prise de courant seulement. Les ampoules étaient le plus souvent de 15 ou 20 watts. Petit à petit, chacun fit électrifier sa maison mais en 1939, il restait encore un certain nombre de gens qui utilisaient le quinquet. Pour les pauvres, pendant la guerre, cette distribution était rationnée et bien des foyers devaient s'éclairer à la bougie quand ils en trouvaient ou aller se coucher comme les poules…
Pour fournir le courant, une famille de Cambrai, les DUVERGER, avaient installé des moteurs ou turbines hydrauliques et ce sur la Selle.
A St-Python, ces appareils se trouvaient dans la rue d'Haussy dans le logement maintenant propriété de Joseph TAUPE. Ensuite vint s'installer à leur place, la Société Electricité de la Région Valenciennes-Anzin qu'on appelait S E R V A et la lumière fut un peu plus abondante et plus régulière. En 1946 ou 1947 ce fut la nationalisation qui donna naissance à E D F.
Aujourd'hui, toutes habitations connaissent les bienfaits de l'électricité y compris les écarts qu'ils soient importants ou non.
Jusqu'au cours des années 1950, seul le charbon était connu que ce soit pour se chauffer ou pour cuisiner.
Le fuel a ensuite fait son apparition aussi bien pour équiper les Chauffages Central que des cuisinières ou des convecteurs.
Depuis 1984, St-Python a la chance de bénéficier du Gaz Naturel. Contrairement à certaines communes, dont Solesmes notre chef lieu de canton, toutes les artères du village ont été raccordées.
St-Python possède aussi son Calvaire. Ce dernier qui après avoir été laissé à l'abandon de longues années, vient d'être réhabilité et magnifiquement embelli à l'instar de la Municipalité.
Il reste une croix installée sur piédestal à l'angle du chemin du Rotheleux entretenue et une autre sur la gauche de la rue de Vertain qui, elle, mériterait d'être rajeunie.
L'Eglise du village, se trouve au centre de ce dernier. Pour y accéder, il faut grimper une petite vingtaine de marches. Elle est construite en pierres. Pavée de dalles comme beaucoup de ses semblables, elle fut rénovée en 1930 à la suite d'un don fait par un généreux donateur. L'abbé LELEU, qui fut curé de 1922 à 1953, fit carreler en carreaux cérame la nef centrale et les allées latérales et le reste fut recouvert d'un parquet posé sur bitume. Il y a quelques années, la Municipalité a consenti un gros effort en faisant repeindre entièrement l'intérieur. Les cloches furent électrifiées peu après guerre, également par un don. Le presbytère qui lui fait presque face est une vieille construction de briques et de pierres mais toujours bien solide. Lui aussi a subi une cure de rajeunissement par les soins de la Municipalité.
Sans vouloir me faire taxer de chauvinisme, je peux dire que St-Python est un village calme et pratiquement sans histoire. Comme partout, il y a des mécontents mais jusqu'à la fin des siècles, il y en aura. Restos du coeur, aides diverses, contrats emploi dans la mesure des besoins et des possibilités, mis en place par la Municipalité toujours soucieuse d'apporter un plus font que la vie n'y est pas plus difficile qu'ailleurs...
Ces pages d'histoire contemporaine ont été rédigées en début 2000 par Monsieur BLAS Henri, demeurant à St-Python.