MOULIN A PAPIER

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Il se trouve à la sortie du village en allant vers Haussy ... 

De ce moulin il reste les ruines ci-contre

En 1705 cet endroit n'était pas construit ( cartulaire de 1705 )

Il est représenté sur la carte de 1728, mais ce devait être un moulin à huile à cette époque...

Il est cité dès 1752 avec l'arrivée de la famille Delgorge, papetiers à St-Python et présent ( et cité comme tel ) sur la carte de 1754

Henri Caffiaux dans " Essai sur le régime économique du Hainaut " réalisé en 1871 écrit :

Le département du Hainaut n'avait qu'une seule papeterie: celle de Saint-Pithon sur la Selle.
On n'y faisait pas de carton, mais des papiers de 12 espèces différentes, désignés comme il suit :
Les armes de Hollande, la petite cloche, le griffon, le cornet, l'écu, la main, la grande cloche, le carré petit raisin, le pot main brune, champy gris, gris collé et bleu.
Les plus demandés étaient la cloche et le carré à petit raisin . Le feutre, qu'on tirait de Beauvais et qui n'était pas toujours excellent, y laissait parfois un peu de ce duvet si désagréable à la plume. La production totale était de 2.500 rames rendant environ 22.000 livres
Il est bon de dire qu'elle avait été plus lucrative avant l'imposition sur le papier et le carton, qui l'avait immédiatement fait baisser d'un tiers. Cette diminution persistait, malgré les besoins, attendu que les marchands, espérant la suppression de cet impôt, s'obstinaient à ne pas faire d'approvisionnements
Ce papier ne sortait pas du Hainaut, de la Flandre et du Cambrésis.
On le maillait parfois, mais sur demande. Il s'employait à Saint-Pithon, chaque année, 166 charges de chiffons de 300 livres. Ces chiffons pour la fabrication n'étaient pas triturés mais pourris.
Le personnel de la fabrique n'excédait pas 11 ouvriers.
Les détails qui précèdent sont pris à la date de 1776.
En 1790, rien n'est changé, mais on parait ne plus fabriquer que les espèces les plus demandées, savoir la main, la cloche et le carré à petit raisin .

Ce texte d'Henri Caffiaux est tiré de documents que j'ai retrouvés aux AMV sous la côte HH86.
On apprend en plus que 

" cette papeterie a 8 piles à drapeaux de 4 pilons chacune et une pile à fleurer (?) à 3 pilons seulement. Il n'y a qu'une cuve à formes.... 
On ne la filtre ( l'eau ) pas. Elles (!) sont portées dans un réservoir élevé et bien entretenu par le moyen de pots attachés à la roue du moulin et qui se vident en tournant dans un petit aqueduc en bois que l'on détourne quand l'eau de la rivière devient trouble dans les grandes pluyes et les orages. Elles passent ensuite par le couloir. Les formes y sont bonnes et se font dans la fabrique même. On ne lisse pas le papier, on ne fait que le presser. On en maille quelquefois mais seulement quand on le demande. Tout est à couvert à l'exception du réservoir d'eau mais à l'abry de toutes marées. La colle dont on se sert se fait avec les rognures des cuirs des tanneurs et celles des cuirs des bourreliers auxquelles on ajoute de l'alun.... 
On employe dans cette fabrique pendant toute l'année à l'exception des grandes gelées 11 ouvriers sçavoir un gouverneur qui gagne 25 deniers par jour, un formeur 22 deniers, un coucheur 18 deniers, un leveur 18 deniers, 6 sallerants (?) 15 deniers; et un apprenti "
On y apprend aussi que cette papeterie est exploitée par Mr Marlière, qu'elle est en bon état et que Mr de Pollinchove, le propriétaire " va même y faire un nouveau bâtiment pour mettre toutes les opérations à portée du moulin ".

Ces renseignements sont datés du 03.06.1776                                      Réf. AMV HH86

J'ai retrouvé d'assez nombreux exemplaires de ce papier qui fut utilisé pour le tabellion du Quesnoy et son identification est assez facile avec le filigrane qui y est inséré ( St-Python ou Marlière )

Vers 1800-1805 Adrien Gagnieux est dit locataire de la papeterie de St-Python et employeur de 5 ouvriers : almanach de Cambrai de 1811

Un procès entre les 2 moulins existants en 1865 nous apprend :
   - que ce moulin est à cette date propriété de Mr Lempereur et occupé par Mr Brisset
   - qu'il serait devenu moulin à farine en 1841
   - qu'il est précisé avoir été construit par Mr de Pollinchove
Une carte intéressante avec les deux moulins est adjointe à ce procès
Il semble que c'est lui qui est mis en vente le 11.08.1902 ( voir les journaux ) - Il est dit avoir " une belle chute d'eau d'une force de 25 chevaux "
Il servit ensuite à fournir de l'électricité de 1905 jusque environ 1935 ( famille Duverger ) puis jusqu'à la nationalisation de l'électricité vers 1950 par la SERVA ( Société Electrique Régionale Valenciennes Anzin ). 
En 1865 il est appelé moulin Lempereur et au début du 20 siècle le ' moulin du riche ' ...
Il n'est pas impossible que ce moulin ait été au départ l'un des moulins à huile cité en 1720 !

Si cela s'avérait exact, ce moulin aurait fourni successivement en 2 siècles de l'huile, du papier, de la farine et enfin de l'électricité...!

Voir aussi les meuniers